Centre de recherche LBHE
Axes de recherches
Valorisation des savoirs scientifiques

Valorisation des savoirs scientifiques

Le laboratoire de la Barrière Hémato-Encéphalique est un lieu de production scientifique intense comme l’illustrent :

  • la richesse de l’unité constituée de spécialistes aux compétences variées et complémentaires : biochimistes, biologistes cellulaires, physiologistes et neuroscientifiques,
  • des publications scientifiques conséquentes, tant du point de vue quantitatif (nombre important d’articles scientifiques) que qualitatif (moyenne élevée de l’impact factor),
  • des technologies licenciables nombreuses, comme l’atteste le développement de nouveaux modèles in vitro de barrière hémato-encéphalique pouvant répondre à des besoins avérés de l’industrie pharmaceutique quant à ces pathologies neurologiques.

Cette production scientifique n’intéresse pas seulement la communauté scientifique (savoir savant) et industrielle. En effet, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, sclérose en plaques, etc., sont autant d’expressions rencontrées dans les programmes et manuels scolaires voire entendues à la télévision aux heures de grande écoute. Autant d’expressions qui sont également le fruit d’une histoire des connaissances scientifiques dont les acteurs sont multiples. Cette production scientifique intéresse donc également le système éducatif (savoir à enseigner, savoir enseigné) et le grand public (savoir vulgaire). Le savoir produit au niveau de la recherche scientifique participe donc au progrès de la connaissance générale de l'humanité.

Le passage de ce savoir savant vers le grand public, court-circuitant de plus en plus l’étape scolaire, est loin d'être aisé : il exige un travail de transformation, voire de déformation qui en font un objet autre ; et cela semble bien souvent aller de soi. Pour dépasser cette évidence, les chercheurs en science de l’éducation ont construit des outils théoriques : le concept de transposition questionne les liens ambigus entre savoirs savants et savoirs scolaires ; celui de pratiques sociales de référence permet d’élargir les champs de référence de l’enseignement des sciences et de la technologie. Les historiens, pour leur part, analysent les conditions de l’élaboration de ces savoirs, et les modalités de leur divulgation et de leur non divulgation aux sociétés contemporaines, ainsi que l’évolution de la figure du savant.

Cependant certaines évolutions des relations entre science, école et société renouvellent ces questions sur des aspects qui ne relèvent pas tous d’une problématique uniquement fondée sur une démarche didacticienne mais convoquent une approche pluridisciplinaire :

  • La prise en compte de contraintes sociales inscrit dans l’enseignement des questions scientifiques qui d’une part ne sont pas maîtrisées par les scientifiques (controverses) – ce sont souvent des questions socialement vives –, et/ou d’autre part sont très difficilement transposables pour les publics scolaires concernés (les maladies neurologiques, par exemple). Toutefois, dans certains cas, cela aboutit au développement de nouveaux champs d’enseignement en prise directe avec les questions sociales mais qui ne correspondent pas à des disciplines constituées (éducation à la santé, éducation au développement durable, prévention des risques, etc.).
  • Le déploiement de multiples discours et d'expertises contradictoires sur des problèmes sociaux, des questions de santé et d'environnement où les sciences sont impliquées, par des acteurs qui ne sont pas socialement reconnus comme des producteurs de savoirs scientifiques. De même, le renouvellement de l’image de l’activité scientifique (par les travaux d'ethnologie et de sociologie des sciences) interroge notamment les modes de validation des savoirs (ceux des scientifiques et ceux de l’école).
  • L’affirmation de l’importance de l’enseignement des sciences et de la technologie pour la formation des maîtres, des élèves et du citoyen, et l’importance prise dans tous les pays par la démarche d’investigation (inquiry) dans l’enseignement des sciences où la référence à l’activité des scientifiques est plus ou moins explicite.

La question des relations entre sciences des scientifiques, sciences scolaires et sciences vulgaires est donc plus que jamais d’actualité. Il convient alors d’associer les outils de recherche de la didactique à ceux de l’histoire et de l’épistémologie pour davantage éclairer et comprendre la distance de nature et de temps qui sépare le savoir élaboré, au niveau des chercheurs, de celui qui se retrouve dans la société. Ces outils permettent également de s'interroger sur leur rapport et leur différence, finalement sur le comment et le pourquoi d’une vulgarisation scientifique.

 -> Trois axes de recherche interdisciplinaire pour l’équipe V2S :

  • Archéologie et épistémologie des savoirs scientifiques : Histoire des grands concepts des sciences biologiques et médicales, dont les neurosciences
  • Transmission et réception des cultures scientifiques : Délai de transposition, Vulgarisation (et/ou médiation/divulgation) des sciences dans les sociétés moderne et contemporaine (politique et religieuse), Culture et formation scientifique des enseignants et des élèves (adossement des masters métiers de l’enseignement), Enseignement des neurosciences
  • Matérialité(s) des connaissances scientifiques et de leur diffusion : Patrimoine scientifique et technique des institutions scolaires (collèges et universités de l’Ancien Régime, établissements d’enseignement contemporains, collections scientifiques), Histoire des supports pédagogiques de l’enseignement des sciences, Bibliothèques et musées scientifiques

 

L’équipe V2S s’intéresse à l’histoire de l’éducation scientifique et plus particulièrement à la formation des savoirs et à la diffusion des découvertes dans la société - Époques moderne et contemporaine. Ainsi, les recherches historiques sur les mondes scolaire et universitaire rappellent l’évolution du système institutionnel et orientent la réflexion sur les enjeux de la formation des enseignants, des enseignants-chercheurs, des élèves et des étudiants de demain. Elles permettent de fournir aux scientifiques et aux acteurs de l’Institution des études destinées à accompagner leur formation initiale et continue. Ces recherches s’inscrivent donc à l’intersection des sciences expérimentales et des sciences humaines.